Rameau – Le Grand Théâtre de l’Amour (Erato)


DIAPASON (Novembre 2913)
Un horizon serein.

Diapason découverte pour une soprano assurément promise aux meilleurs emplois ? Diapason d’or sans attendre pour Sabine Devieilhe, aussi attachante qu’épatante, et un patchwork ramiste cousu main.

Difficile de ne pas être sous le charme tout au long de cette visite guidée de l’opéra ramiste. Charme d’un timbre svelte mais pulpeux de soprano léger, d’aigus flûtés, d’une déclamation nette et nuancée, d’une simplicité d’effets qui repose sur l’instinct autant que sur le métier, ne nous y trompons pas. Quelques notes a cappella d’une “brunette” (glissée plage 2 entre les Sauvages et l’ouverture de Pygmalion), suffisent pour que Sabine Devieilhe s’illumine avec la grâce des fausses bergères de Watteau. Elle sera bientôt émoustillée par la vue d’un jouvenceau, (“Est-il beau” des Paladins), impatiente d’être langoureusement enchaînée par l’hymen, (air de Phani, des Indes), inquiète de ses premiers émois sur une musette de Naïs, anxieuse des mêmes chaînes dans le tableau spectaculaire des Boréades “Un horizon serein”. On lui sait gré d’éviter les roucoulements trop attendus des “Rossignols amoureux” au profit du rare “Pour voltiger dans ce bocage” des Paladins, délicieux batifolage, irrésistible duo avec Samuel Boden. Aimery Lefèvre, non moins remarquable, les rejoint dans le finale des Indes. C’est que l’éditeur a mis les petits plats dans les grands (choeur, orchestre conséquent, trois inédits) pour marquer les débuts discographiques de la jeune femme. On aie, donc on s’inquiète. Et demain ? Rameau ? Assez peu malgré les festivités de 2014, plutôt Eurydice (à Bruxelles) et Lakmé, rôle dans lequel on la sait déjà merveilleuse, et qui ne devrait guère l’éprouver à l’Opéra Comique. Mais demain, c’est aussi la Reine de la Nuit dans la vaste chambre froide de la Bastille. Et bientôt, gageons-le, les plus grands théâtres la réclameront en Olympia, en Anina, certains lui proposeront forcément (les pires idées sont prévisibles) des Traviata. Demain, ils seront nombreux à tenter d’en faire une nouvelle Dessay – il n’aura échappé à personne que le disque tombe à l’heure où l’aînée prend congé de l’opéra.
Faisons pourtant confiance à une remarquable musicienne qui semble consciente de ses (immenses) possibilités comme de ses limites. Se méprend-elle en abordant les “Tristes apprêts” de Télaïre endeuillée ? Devieilhe n’en possède ni la gravité ni la tessiture, mais ele ne triche pas : sa dignité, sa concentration lui permettent d’en sortir la tête haute. On admire dans l’air trompettant des Indes la virtuose qui ne force pas le brillant. Et les larmes de Zélidie (Zaïs) sont si joliment perlées qu’on s’y laisse prendre. Alexis Kossenko prodigue avec son jeune orchestre les accents, les tensions, les respirations nécessaires. Le geste du chef et la matière instrumentale s’affirmeront ; déjà l’intelligence des caractères (quel programme, quels enchaînements bien pensés !) force le respect.
Gaétan Naulleau.

 

CLASSICA (Décembre 2013)
Sacrée Révélation lyrique aux dernières Victoires de la Musique, Sabine Devieilhe ne manque pas d’atouts, à commencer par un beau soprano léger. Sa bonne fée eut aussi l’ingénieuse idée de la faire rencontrer Alexis Kossenko, l’un des chefs baroques les plus passionnants du moment, autour de ce projet Rameau. De quoi s’agit-il ? La recette n’est pas nouvelle, du pasticcio The enchanted Island conçu par William Christie au Haendel, un opera immaginaria paru chez Virgin. Mais là où ce dernier ventilait les airs entre toute une équipe de chanteurs, “Le Grand Théâtre de l’Amour” se montre plus proche d’une cantate profane à une voix : tout repose sur les épaules de la protagoniste. Plutôt qu’une trame dramatique assez alambiquée, on préfère retenir de ce plaisant recyclage des grandes oeuvres de Rameau (d’Hippolyte à Zoroastre) un portrait radiophonique élaboré par un producteur avisé, sensible à l’enchaînement des tonalités et aux atmosphères du génie ramiste. Sabine Devieilhe chante avec un style irréprochable. Sa prononciation châtiée, sa santé vocale éclatante en font la bergère parfaite d’une Arcadie reconstituée (je ne sais quel ennui me presse de Zaïs). Mais quand notre héroïne se trouve en proie à la jalousie et aux mécomptes sentimentaux, la corde tragique ne vibre pas encore avec l’autorité idoine (“Vaste empire des mers”).

Ambassadeur” inspiré du compositeur, Alexis Kossenko déploie tout son savoir-faire de flûtiste (trois solos) et de chef avec une énergie roborative, ne rechignant pas sur les effets pittoresques des percussions tout en sachant sculpter les rythmes des danses et raviver les couleurs de l’orchestre (superbes bassons de “Tristes apprêts”).
Jérémie Bigorie

 

LES ECHOS (30 Octobre 2013)
https://www.lesechos.fr/culture-loisirs/livres/0203096493996-chronique-cd-624069.php

Conçu « comme un petit opéra » précise Sabine Devieilhe, ce programme réunit tous les passages obligés de l’opéra français au milieu du XVIIIème siècle. Se succèdent donc des épisodes purement orchestraux destinés à être chorégraphiés, des coups de tonnerre, un sommeil, une tempête, des épisodes pastoraux, des moments de tendresse et de douleur avant une ample chaconne (danse lente) conclusive. Et un peu plus d’une heure et quart, le néophyte peut découvrir un concentré parfaitement structuré de ce que pouvait être un opéra de trois bonnes heures. Il découvrira également le génie étourdissant de Jean-Philippe Rameau, l’un des plus grands compositeurs de l’histoire, incapable de se répéter, toujours surprenant et inventif jusque dans les voix intermédiaires ou les lignes de basse.
Sans vouloir faire l’apologie de la réduction sur l’intégrale originale, on ne peut qu’accueillir cette anthologie avec un enthousiasme prosélyte. La sélection d’airs et de pièces instrumentales est réalisée avec discernement et agencée dans une dramaturgie efficace qui donne à entendre les différents éléments du « Grand Théâtre de l’amour ». Elle est en outre défendue par des ambassadeurs zélés et convaincus qui n’auront mal à convertir des mélomanes qui pourraient encore considérer Rameau comme trop compliqué ou, au contraire, desservi par des textes trop banals.
Révélation lyrique aux Victoires de la musique en 2013, Sabine Devieilhe nous a depuis convaincu dans la Reine de la nuit de « La Flûte enchantée » (un rôle qu’elle reprendra à Paris au printemps prochain) et dans Sœur Constance dans « Dialogues des Carmélites » à l’opéra de Lyon. Elle déambule d’un pas aérien dans cette galerie de personnages féminins, passant avec grâce de la farce aux larmes. Il faut absolument associer à cette réussite l’ensemble Les Ambassadeurs, admirables de style et de beauté sonore, et la direction miraculeuse d’Alexis Kossenko, exemplaire de goût et d’efficacité. L’orchestre et le chef apportent à la chanteuse la scène indispensable à ce « Grand Théâtre de l’amour ». Cette brillante équipe donnera ce programme en concert au château de Versailles le 5 novembre. Philippe Venturini

 

CLASSIQUE NEWS (Octobre 2013)
https://classiqu.cluster010.ovh.net/cd-sabine-devieilhe-rameau-erato-2013/

cd événement : Sabine Devieilhe et les Ambassadeurs : Rameau réenchanté !

Le sentiment de notre rédacteur Benjamin Ballif suscite l’unanimité de la rédaction de classiquenews : le nouvel album des Ambassadeurs, complices du premier récital lyrique de la jeune diva française Sabine Devieilhe émerveille. La chanteuse était sacrée ” révélation lyrique” aux dernières Victoires de la musique 2013. Voici un Rameau inventif et audacieux, expressif et intelligent qui convainc absolument. Il est d’autant plus pertinent qu’il met en avant cette sensualité raffinée propre au XVIIIè français et qui fait aussi de Rameau, à côté du scientifique et du savant, un poète du coeur et du sentiment d’une irrésistible sensibilité. Rousseau avait bien raison de prendre en grippe le divin Dijonais : son art dépasse tout ce qui a été écrit et composé avant lui sur la scène lyrique et à l’appui de ce récital enchanteur, le compositeur n’est-il pas finalement très proche lui aussi de la nature humaine ? … A la vocalité orfévrée de la cantatrice répond l’investissement passionnant des instrumentistes de l’ensemble fondé par le flûtiste Alexis Kossenko.
En avant première du cd qui paraît le 28 octobre prochain, voici un extrait de la critique développée de notre rédacteur :

Voici un programme audacieux crânement défendu, qui révèle ou plutôt confirme un immense talent en devenir, à l’aube nous lui souhaitons, d’une prodigieuse carrière. Nous l’avions découvert dans Lucia (La Somnambula de Bellini à Tourcoing sous la baguette de Jean-Claude Malgloire, octobre 2011), puis retrouvée sur la même nordique, dans le rôle de la Folie de Platée de Rameau (février 2013), personnage à l’affiche du présent cd : et déjà, une gestion de la ligne vocale étonnante et si musicale, doublée par une technique remarquable, avec un don évident pour la caractérisation expressive ; pour son premier récital lyrique discographique, la jeune soprano Sabine Devieilhe, coloratoure sémillante et d’un diamant clair et agile chante langueur, désespoir, extase des grandes amoureuses.
Ses galanteries vocales sont charmeuses et très subtilement ciselées : un format vocal qui sied idéalement à la balance originale des opéras et ballets de Rameau. Elle éblouit par l’intelligence de son timbre naturellement perché. Diction perlée et intelligible (” Pour voltiger dans les bocages ” des Paladins (plage 10), flexibilité vocale, surtout justesse des intentions dramatiques, voici un Rameau ambitieux, osé, risqué… parfaitement tenu, qui montre outre le sens du pari et du défi porté par la diva, sa sensibilité rayonnante et juvénile … qui lui permet demain de chanter deux rôles parmi les plus exposés et redoutable du répertoire, Lakmé (à l’Opéra-Comique, du 10 au 20 janvier 2014), puis La Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart à l’Opéra de Paris, du 11 mars au 15 avril 2014.

Sabine Devieilhe, diva ramélienne
. La Folie amorce le délire avec un raffinement naturel que rehaussent encore la vivacité et les nuances dynamiques de l’orchestre. Tandis que, plus justement accordés à la thématique du cd, Tristes apprêts, pâles flambeaux (Castor et Pollux) étourdit par sa grâce simple et transparente (superbes bassons tout aussi enivrés et funèbres), celle d’un Télaïre pure et digne, touchée par le désespoir le plus noir  : que sa phrase et sa ligne sont animées par une intelligence pudique sans apprêt réellement ; auparavant son Alphise des Borréades, même amoureuse éprouvée, succombe tout autant face à l’épreuve des éléments (omniprésents dans Les Borréades, ultime opéra de Rameau, qui meurt en 1764 avant de l’avoir créé) … son soprano coloratoure, fin et diamantin réussit le passage des vocalises qui attestent de sa détermination conquérante. Car outre la perfection de la technicienne, Sabine Devieilhe sait aussi incarner et imposer un tempérament dramatique d’une élégance superlative. Une sensibilité blessée au timbre limpide et la diction rigoureuse, entre Sandrine Piau et Véronique Gens.
De leur côté, sublimes complices d’un parcours sans fautes, les instrumentistes des Ambassadeurs séduisent par la même souple expressivité, mordants et ductiles à souhait ; voici un Rameau qui n’est pas seulement articulé, rythmiquement pétillant et insolent, sensuellement exquis (remarquable ouverture de Pygmalion) et dramatiquement construit : les interprètes visiblement en complicité, habitent Rameau d’une profondeur et d’une élégance racée totalement convaincante. Avant les célébrations Rameau 2014, pour le 250ème anniversaire de la mort, voici un disque éblouissant par son intelligence musicale, sa perfection sensible, ses prises de risques (instrumentales autant que vocales : écoutez la liberté interprétative de l’orchestre, son éloquence dans le ballet figuré de Zoroastre, ou dans le sommeil d’un pur onirisme – appel au rêve- de Dardanus…), pas feutrés et puissance rythmique de la contredanse des Borréades (plage 9), cors somptueux des mêmes Borréades dans l’air d’Iphise qui précède ;  Voilà bien longtemps, depuis William Christie et ses Arts Florissants si magiciens, que nous n’avions pas écouté une approche aussi aboutie, au relief si remarquablement ouvragé …

Ambassadeurs charmeurs enivrés
. Le chef des Ambassadeurs y  paraît avoir plus d’audace, de feu, d’invention qu’un certain Raphaël Pichon, ailleurs présenté à Beaune comme ” champion chez Rameau “, mais en comparaison d’une …. désolante pâleur. La comparaison s’imposait d’elle même car les nouveaux disques Rameau sont plutôt rares, et parce que Sabine Devieilhe a paru également dans le cd Dardanus dirigé par Raphaël Pichon (où moins inspirée, la soprano n’y brille pas d’un même éclat…). Courrez acheter ce disque jubilatoire, c’est un réjouissant hommage à Rameau et son ” grand théâtre de l’amour “. Prestance, élégance, imagination interprétative…  tempérament, audace, réinvention du geste, ivresse palpitante des instruments et des timbres en fusion … Que Rameau peut être heureux de disposer, aux côtés de l’inégalable William Christie, de nouveaux interprètes parmi la nouvelle génération, capables comme lui de comprendre, vivre, partager le génie du Dijonais. Le label Erato qui renaît miraculeusement au détour d’un changement de propriétaire semble recouvrer ses grandes heures baroques, à l’époque des réalisations les plus convaincantes de l’histoire du disque. Voilà qui augure de passionnantes prochaines nouveautés à venir “. Benjamin Ballif

 

FORUM OPERA (25 Novembre 2013)
https://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=5841&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=55

Point de Mozart ni même de Haendel, mais un Rameau ondoyant et plus divers que jamais : pour son premier récital, Sabine Devieilhe pose à l’évidence un choix de musicienne, non de rossignol pressé de briller et nous lui en savons gré. Joliment troussée, entre fondus enchaînés et contrastes vigoureux, cette généreuse anthologie multiplie les échappées orchestrales et se balade sur des chemins de traverse, même si elle ose de larges incursions dans ces Indes galantes volontiers snobées par les cuistres, tout en brossant un magnifique portrait de femme, de l’éveil amoureux de la jeune fille candide au désespoir tragique de l’amante éperdue. Le programme est un modèle du genre et promet beaucoup, sur papier du moins, car encore faut-il que son interprète puisse aborder avec un égal bonheur des emplois et des émois aussi variés que ceux de Phani, Alphise, Nérine, Zélidie, Zima et Télaïre. Sabine Devieilhe non seulement relève le défi, mais affiche, à vingt-huit ans, une maîtrise proprement sidérante.
La pureté argentine de l’instrument et son extrême fraîcheur font bien sûr merveille dans la brunette a cappella « Feuillages verts naissez » que rehausse fugacement la flûte d’Alexis Kossenko ou encore dans la délicate supplique de Chloé, un « Tendre amour » extrait cette fois d’Anacréon et livré ici en première mondiale avec deux autres inédits de la plus belle eau : l’enjoué duo de Nérine et Atis (campé par le ténor Samuel Boden) « Pour voltiger dans le bocage » (Les Paladins) et une délicieuse et très pittoresque contredanse empruntée à ces Fêtes de l’Hymen et de l’Amour qui renaîtront dans quelques mois à la faveur des célébrations du deux cent cinquantième anniversaire de la disparition de Rameau. Si le matériau peut sembler trop diaphane pour l’appel voluptueux de Phani (« Viens, Hymen »), Sabine Devieilhe y déploie la grâce des funambules.
Mais la joliesse n’est pas son seul atout, heureusement d’ailleurs, car la frivolité où elle s’épanouit aurait tôt fait de nous lasser. La plainte de Zélidie (« Coulez mes pleurs »), dépouillée et si juste, nous étreint dès ses premiers accents et les « Tristes apprêts » de Télaïre, vécus avec une sincérité désarmante, nous touchent eux aussi droit au cœur en balayant les préventions que pouvait y inspirer un soprano léger. Servie par une déclamation proche de l’idéal et une sensibilité à fleur de lèvres, l’urgence et la vivacité qui animent ce théâtre de l’amour rendent également palpable l’effroi d’Emilie (« Vaste empire des mers ») et celui de Phani dans le fracassant final des Incas du Pérou. Le choix de ce tableau peut surprendre, car la chanteuse doit s’y contenter de brèves interventions et céder la vedette au baryton Aimery Lefevre, lequel a fière allure en Huascas et terrasse sans coup férir un trop fade rival (Samuel Boden).
Sommet de virtuosité expressive et autre grand moment de théâtre, le numéro de la Folie (Platée) vient couronner une performance en tout point remarquable. Sabine Devielhe en assume pleinement la charge comique et la fantaisie, mais conserve dans la drôlerie l’élégance de celles qui savent amuser sans verser dans la pitrerie. Rameau, Alexis Kossenko et ses Ambassadeurs en ont fait leur pain quotidien depuis des années et le résultat s’impose avec un naturel qui bien sûr est le comble de l’art. Toutefois le chef donne parfois l’impression de réfréner ses ardeurs, comme s’il demeurait intimidé par ce « génie visionnaire », pour reprendre ses propres termes, dont il évoque la modernité et admire l’incroyable plasticité du langage, tour à tour impressionniste, réaliste et expressionniste. Et pourtant quelle tenue, quelle intelligence du style ! Et cette pâte somptueuse, certes magnifiée par Hugues Deschaux, orfèvre du son qu’il n’est plus besoin de présenter. Warner n’a décidément pas lésiné sur les moyens, mais c’est à ce prix, à ce niveau d’exigence et à nul autre que le phénix d’Erato pourra renaître de ses cendres. Bernard Schreuders

 

OPERA MAGAZINE (Novembre 2013)
Coup de coeur : “un premier récital enchanteur”

Deux ans à peine après avoir terminé son cursus au CNSMD de Paris, Sabine Devieilhe, merveilleusement accompagnée par Alexis Kossenko et son ensemble Les Ambassadeurs, frappe très fort avec ce premier album en solo, dédié à Jean-Philippe Rameau. Ne nous y trompons pas : sous ses airs de jeune fille sage, Sabine Devieilhe n’esquive pas les risques. La preuve : la diversité de son répertoire et des rôles déjà abordés, du baroque à Poulenc, en passant par Mozart, Bellini et Delibes. Choisir Rameau, pour un premier récital, est encore un défi. Car avec lui, pas d’effet possible : la virtuosité doit être au rendez-vous, mais si elle tourne à vide, inutile d’insister, elle ne fera pas illusion. La soprano française joint à la finesse musicale l’art d’un phrasé éloquent et celui du bien-dire – encore que dans les passages les plus aigus, la diction soit moins nette, défaut récurrent chez bon nombre d’interprètes. Le timbre est d’une fraîcheur d’eau pure, d’une candeur rayonnante et, dans cette Carte du Tendre qu’a dressée pour elle Alexis Kossenko, elle évite haut la main le redoutable écueil de la monotonie.
C’est une sorte de “pasticcio” que les deux complices proposent, traçant un portrait d’amoureuse à l’aide d’extraits des Indes Galantes, de Pygmalion, des Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, et d’autres comédies, pastorales, ballets, tragédies lyriques… le tout habilement agencé pour donner un semblant de dramaturgie. Tour à tout enjouée, confiante, impatiente, rêveuse, blessée, désespérée, c’est une femme aux multiples visages qu’incarne Sabine Devieilhe.
Les airs sont ponctués de pages instrumentales, contredanse (Les Boréades), ou tambourins (Les Fêtes d’Hébé). Rameau y dispense, dans ses harmonies, ce sens des coloris qui fait de lui l’égal d’un peintre.
A la tête de son ensemble Les Ambassadeurs, qu’il a créé en 2010, le chef français Alexis Kossenko, que l’on connaît également comme un remarquable flûtiste, est un accompagnateur subtil et enthousiaste. La trame orchestrale qu’il tisse est légère, nuancée, ponctuée d’interventions solistes qui en rehaussent les couleurs.
Ce Rameau élégant respire la jeunesse. Quelques mois avant que l’on célèbre le 250ème anniversaire de la disparition du Dijonnais, la fête est déjà commencée.
Michel Parouty

 

FRANCE MUSIQUE (novembre 2013)
https://www.francemusique.fr/classique/sabine-devieilhe-chante-rameau-le-grand-theatre-de-l-amour-coup-de-coeur-de-la-semaine-pour-emilie-9816?fb_action_ids=10152034475753112&fb_action_types=og.likes&fb_source=other_multiline&action_object_map={%2210152034475753112%22%3A232562330236737}&action_type_map={%2210152034475753112%22%3A%22og.likes%22}&action_ref_map=[]
Sabine Devieilhe chante Rameau : le Grand Théâtre de l’amour, coup de cœur de la semaine pour Emilie Munera
Une soprano qui fait l’unanimité. Récemment, dans les couloirs de France Musique, c’était toujours le même refrain : “et toi, tu l’as entendu le disque Rameau de Sabine Devieilhe ? C’est génial paraît-il, un choc…”.
Le disque a fini par arriver avec cette question : après tout ce que j’ai entendu, vais-je être déçue ? Je ne serai ni originale ni excentrique par rapport à mes confrères. C’est une très très beau disque… Diapason d’or, choix de France musique, coup de cœur de la rédaction de classiquenews… Les critiques louent non seulement le superbe timbre et la diction de la chanteuse, mais surtout son
investissement dramatique, son émotivité juste. j’ajouterais une sensibilité incroyable qui rend tous les personnages de Rameau uniques.
Sabine Devieilhe a également la chance d’être accompagnée par les Ambassadeurs d’Alexis Kossenko, qui nous offrent un Rameau aux mille couleurs. Sabine Devieilhe frappe un grand coup avec ce premier disque.
Emilie Munera

LIBERATION (novembre 2013)
Rameau sublime
Emission franche et claire, aigu chaud et ductile, grave élégant et soutenu, tempérament de tragédienne, la jeune Sabine Devieilhe livre un Rameau éclatant, porté par Les Ambassadeurs d’Alexis Kossenko. Ce premier CD touche par moments au sublime. Eric Dahan

LE MONDE (novembre 2013)
Avec ses longs cheveux blonds, , son visage sérieux et le sésame de sa jolie voix de colorature, la jeune soprano française Sabine Devieilhe est apparue en pleine lumière ces deux dernières années. Le timbre est frais et rayonnant, la musicalité d’une intelligence ciselée, la technique fine et exigeante. Ce premier disque de sa carrière, pour Erato, est exemplaire et témoigne d’un pari osé. Un compositeur plus rare qu’on ne pense (Rameau – excellent prélude à l’année 2014 qui fêtera les 250 ans de sa mort), un programme chosi avec à-propos (des airs d’opéra entre lesquels sont enchâssés des interludes instrumentaux), des musiciens juvéniles et très talentueux (Les Ambassadeurs, que dirige Alexis Kossenko) : tout cela resterait bien décoratif si le talent de Sabine Devieilhe ne nous charmait à chaque note. Un sans-faute.
Marie-Aude Roux

 

MUZIKZEN (Décembre 2013)
https://www.musikzen.com/

Française, colorature, avec en plus ce petit quelque chose qui fait les stars : il n’en faut pas davantage pour que Sabine Devieilhe soit sacrée « nouvelle Natalie Dessay ». Pour son premier disque, cette lauréate des Victoires de la musique 2013 frappe en tout cas juste et assez fort : avec Alexis Kossenko, flûtiste, philologue et chef de l’ensemble Les Ambassadeurs, elle a imaginé un parcours amoureux à travers les œuvres de Rameau. Avec
Les Indes galantes comme leitmotiv et en allant d’Hippolyte et Aricie (premier chef-d’œuvre) aux Boréades (opus posthume), ce Grand théâtre de l’amour alterne airs et ariettes, ouvertures et chaconnes, danses et contredanses avec un naturel certain, et permet aux Ambassadeurs de faire valoir leur style et leur enthousiasme. Quant à « la » Devieilhe – timbre frais et aigu facile –, elle passe de « Est-il beau ? » (Les Paladins) à « Tendre amour » (Anacréon), de « Tristes apprêts » (Castor et Pollux) à « Régnez, plaisirs et jeux » (Les Indes galantes) avec une remarquable variété d’expression, qui ne montre ses limites que dans le redoutable air de la Folie, extrait de Platée.François Lafon

 

LE SOIR (Novembre 2013)
https://archives.lesoir.be/sabine-devieilhe-rameau_t-20131127-02C72K.html?queryand=devieilhe&firstHit=0&by=20&when=-1&sort=datedesc&pos=0&all=1&nav=1

Ce programme est une œuvre imaginaire assemblée à partir de danses et d’airs d’opéra plus saisissants et charmeurs les uns que les autres. Rameau y scintille de mille feux avec un abattage stupéfiant induit par « Les Ambassadeurs » dirigé par Alexis Kossenko. La soprano Sabine Devieilhe y brille dans un mélange enthousiasmant de charme et de brio virtuose. La révélation de l’année. Serge Martin

 

NIEUWSBLAD (Novembre 2013)
https://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=DMF20131113_00837519

Zelden geeft een nieuwe cd je dit gevoel: je verkent ademloos een bijzondere ruimte en eindigt met het gevoel een ‘wereld’ bezocht te hebben – het rijke universum van de liefde bij de Franse componist Jean-Philippe Rameau. Sopraan Sabine Devieilhe en fluitist en dirigent Alexis Kossenko slagen daar wonderwel in. Hun bloemlezing is intelligent opgebouwd en overrompelt door de vlekkeloze, maar vooral onaards intense uitvoering.
Devieilhes stem is soepel, jeugdig natuurlijk en bezit de gave van de nuance: Rameaus taal fonkelt in elke lettergreep. Bovenal horen we een muzikante die haar wisselwerking met andere muzikanten serieus neemt. Kossenko’s orkest zet zich met zijn dit album stevig op de kaart. Het laat Rameaus rijke orkestrale kleuren zinderen, zonder flauw exotisme, maar met des te meer spektakel.

 

DE VOLKSKRANT (Novembre 2013)
https://www.volkskrant.nl/wca_item/muziek_detail/454/260801/Jean-Philippe-Rameau.html
De scherpschutter heet Sabine Devieilhe. Deze 27-jarige sopraan heeft een stem zoals alleen de Fransen hem kunnen maken: licht, beweeglijk, verzengend. Hoor haar schamperen en snateren in de waanzinaria uit Platée. Pleng een traan mee in de fenomenale treuraria Tristes apprêts uit Castor et Pollux.
Devieilhe heeft een stem zoals alleen de Fransen hem kunnen maken: licht, beweeglijk, verzengend
Aan het eind van hun jubeljaar kunnen Wagner, Verdi en Britten onderhand inpakken. Klaar aan het herdenkingsfront staan Jean-Philippe Rameau, Carl Philipp Emanuel Bach, Christoph Willibald von Gluck en Richard Strauss. De eerste cd-salvo’s worden inmiddels afgevuurd en een amoureuze bloemlezing uit opera’s van Rameau (1683-1764) treft meteen de roos.
De scherpschutter heet Sabine Devieilhe. Deze 27-jarige sopraan heeft een stem zoals alleen de Fransen hem kunnen maken: licht, beweeglijk, verzengend. Hoor haar schamperen en snateren in de waanzinaria uit Platée. Pleng een traan mee in de fenomenale treuraria Tristes apprêts uit Castor et Pollux.
Bij het barokorkest Les Ambassadeurs en dirigent Alexis Kossenko verliest Rameau ook zijn laatste restje nuffigheid. In jeukende dissonanten en een kakofonie van fagotten hoor je de briljante gek Hector Berlioz in de verte al naderen. (Recensie door Guido van Oorschot, gepubliceerd op 20-11-2013)

 

COBRA (Novembre 2013)
https://www.cobra.be/cm/cobra/muziek/muziekrecensie/1.1770571

Rameau nieuw leven ingegoten
Un coup de coeur zouden onze zuiderburen zeggen. Zo zou je deze cd ‘Le grand théâtre de l’ Amour. Rameau’ kunnen omschrijven. Soms, heel uitzonderlijk zelfs, heb je bij een cd het gevoel dat alles juist zit. Het onderwerp, de uitvoering, de relevantie… Het begint al met het openingsstuk. Wanneer een beginnende zangeres met een recital naam wil maken, dan komt ze liefst zo duidelijk mogelijk in beeld. Dat gebeurt via de hoes op voldoende wijze. Er zijn veel verschillende foto’s gemaakt er is gephotoshopt. Sabine Devieilhe is een aantrekkelijke jonge dame. Zij is de ster van de cd. Ze is de coming lady van de Franse zangeressen. Voorzien van een fris stemgeluid, met nu al een hoop engagementen. Dit seizoen zingt ze in Parijs in de Opéra Comique Lakmé, in de grote opera zingt ze de Koningin van de Nacht en Euridice van Gluck in de Munt in Brussel. Ze won de Victoire dit jaar als ontdekking als operatalent.
Maar haar cd begint na een dansje, Devieilhe in duet met een bariton, met een koor er boven op. Dus niet als de soloster. Ze functioneert binnen een grote groep. De eerste roeping van deze cd is niet een portret van Sabine Devieilhe, maar dat van Jean-Philippe Rameau. Een terechte zoektocht naar het geluid van de componist die iedereen wel kent van naam. Maar die niet echt in de cultuur verweven zit. Veel verder dan opvolger van Lully, de querelle des boufons, enkele dansjes uit ‘Les Indes galantes’ zal men meestal niet geraken. Met soms de connotatie van muf en formeel in het achterhoofd.
Nu, Alexis Kossenko, de dirigent begint de cd met het meest beroemde dansje van Rameau uit ‘Les Indes galantes’ ‘Air pour les sauvages’. En je hoort het al van de eerste maten, dit is iets anders. Het klinkt bijzonder lichtvoetig, maar tegelijkertijd erg beslist en bijna autoritair. Zo hoort het en niet anders. Kossenko heeft zich jarenlang verdiept in Rameau en heeft in die jaren vooral diepte, reliëf in de muziek gebracht. Alsof een bekend schilderij na restauratie plotseling helderdere kleuren vertoont, de gelijkmakende patina werd er af gehaald. De oude pruik Rameau swingt als het ware. De hele cd wordt via allerlei muziekstukken als het ware samengevoegd als één dramatisch gegeven. We worden heen en weer geschud via allerlei felle gevoelens rond de liefde, verliefdheid, treurnis over verloren liefde, felle woede, lichtzinnigheid en uitzinnigheid… Ondanks de zelfde stem, is er zo’n grote variatie in het muzikale gebeuren, dat je geboeid blijft. Die kleurschakeringen hoor je ook fel in het orkest, met allerlei typische instrumenten zoals hoorns en de musette, een soort doedelzak. De cd draagt als motto: ‘La vraie musique est le language du coeur’. Ze komt inderdaad diep vanuit het hart. Er is op gestudeerd, er is lang over nagedacht, maar de muzikanten gaan voor de communicatie met het hart.
Maar de belangrijkste speler op deze cd blijft toch Sabine Devieilhe. Een jonge, frisse stem, helemaal onschuldig, met een moeiteloze hoogte, met een even moeiteloze virtuositeit, nodig om de koningin van de Nacht te zingen. Ze studeerde wel vijf jaar lang op Rameau. Dat hoor je. Samen met Kossenko levert ze een herwaardering van de Franse componist af. Rameau is niet meer plichtwerk, maar een volbloedige theaterman. Door de sterke profilering van de verschillende nummers krijg je een felle dramatisch opbouw. Daarbij onthouden we haar smetteloze dictie en essentieel voor dit genre, haar eenvoud, haar frisheid. Lucas Huybrechts

 

ALLMUSIC.COM (Novembre 2013)
https://www.allmusic.com/album/rameau-le-grand-th%C3%A9%C3%A2tre-de-lamour-mw0002585295
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The operas of Jean-Philippe Rameau, vast spectacles, may be lost to history in their original forms. Sure, some of them have been produced in the modern era, but no company could muster the combination of singers, instrumentalists, choreography, and costume and scene design that would have accompanied the originals. The closest might be this release by French soprano Sabine Devieilhe, which is a thrill from start to finish. The album simply has it all. Devieilhe‘s voice is a knockout, and a deceptive one at that: it comes in as a flutelike thing in the mid-range but then scores with an agile top that seems absolutely undaunted by acrobatic vocal writing. The work of the historical-instrument orchestra Les Ambassadeurs under Alexis Kossenko is technically superb and dramatically sharp; they convey the feeling of playing for real theatergoers. The music covers selections from some operas with hugely ambitious themes, and there are three world-premiere recordings. Sample the storm aria from Les Indes Galantes (The Gallant Indians), track 17, with its wind machine and its colorful vocal canvas, for a taste of an immensely satisfying recital by a new face on the scene who makes you wonder just how far she’ll eventually go. James Manheim

 

LIETO FINE LONDON
https://lietofinelondon.wordpress.com/2014/01/28/rameau-ravissante/

Rameau can sometimes seem almost too much of a challenge but this new recital featuring Sabine Devieilhe and Les Ambassadeurs under the direction of Alexis Kossenko is one to cherish.
Suitably entitled La Grand Théâtre d’Amour, the recital is a well-judged balance of solo, ensemble and instrumental pieces that demonstrates the inventive breadth of Rameau’s genius. In terms of technique and temperament, soprano Sabine Devieilhe fits Rameau’s music like a satin glove. There is a purity and delicacy of her voice that is beautifully offset by a well-controlled and gentle vibrato and excellent diction. But while her voice is crystalline and in that respect ravishing in the more delicate of Rameau’s airs, it did lack a wider range of colour and tone to more effectively evoke the range of emotions on this recital disc.

Forêts plaisible
opens the disc with one of those musical sleight of hands that makes Rameau so delectable. Just as the listener is lulled into thinking it’s simply another danse, the soloists – Ms Devieilhe joined here by the sweet-voiced Amery Lefèvre – and then chorus enter. What follows is an unexpected yet welcome inclusion – an air attributed to Charpentier. The mood, immediately created by the unaccompanied opening of Feillages verts naissez – delivered with aching simplicity – is transformed into something wonderful with the entry of solo flute. Back with Rameau, Nérine’s coquettish Est-il beau is pointedly delivered by Ms Devieilhe who throws off the running passages with great skill while Viens, Hymen from Les Indes Galantes is poised with some elegantly controlled singing. The bergère Je ne sais quel ennui me presse – characterised by the unique orchestral colours of Rameau’s scoring – exudes a naivety so fitting of Naïs and underlines the composer’s genius at using the simplest methods to convey character. The gentle opening of Alphise’s Un horizon serein from Les Borédes is quickly dispelled with Rameau masterfully contrasting the serenity of the opening with the ensuing storm. His manipulation not only of the orchestra but the vocal line creating a real sense of dramatic tension is matched by Sabine Devieilhe vocal assurance if to a range of colour. Samuel Boden joins the soprano for Pour voltages dans le bocage from Les Paladins. His light tenor a fitting counterfoil to her brighter soprano. Tendre Amour from Anacréon is another of those wilting airs with flute most often associated with Rameau where he so effectively halts the drama and communicates the feelings of one of the main characters with such simplicity and grace through an armoury of suspensions and subtle harmonic shifts. The closing Inca scène from Les Indes Galante brings all the soloists together for the only time during the recital and contrasts with Vaste empire des mers that follows – so imaginatively conjured up by Rameau once again complete with baroque sound effects and skilful use of the chorus and demonstrating why this composer’s Grands Motets are worth listening to. The single selection from Castor et Pollux is Téläire’s Triste apprêts. It comes close to being the single highlight from the entire recital with its plaintive bassoons but that honour goes to Coulez mes pleura from Zaïs. It’s the halting, hesitant phrases in both the vocal and orchestral lines and once again the colour that Rameau’s use of the solo flute that makes this air is heart-rending. The recital ends fittingly with an upstanding performance of Régnez, plaisirs et jeux from Les Indes Galantes.
And there’s no arguing the verve and spirit of Les Ambassadeurs in either their accompaniment of the soloists or in the orchestral inclusions. If you haven’t heard their disc of Vivaldi’s Dresden concerti then I would also recommend that. It not only the enthusiasm and energy of the playing, taut and rhythmically precise, but also the colours that they draw out of the music – such an essential part of Rameau’s sound world.
Take the overture to Pygmalion, the way that the players dig into the opening Grave, the piquancy of the oboes and bassoons and above all the intelligent shaping of the contrasting martial-like and legato passages. And this before they have even reached the elegantly articulated allegro section – every note discernible – and the texture light and airy. The Contredanse from Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour is positively infectious as is the Tambourins from Les Fêtes d’Hébé while the alternating timbres of the two dances from Les Boréades demonstrate Rameau’s concern of pervading his orchestral textures with the unique colours he could draw from woodwind, brass and percussion. It’s a shame that the only piece from Hippolyte et Aricie is a very short Ritournelle. Played with an inexorable sense of momentum it is nicely offset by the rhythmic majesty of the aptly-named Ballet Figuré from Zoroastre. The subsequent Air tendre en rondeau is subtly built on the tension between the flute solo and string counterpoint below. And while no French Baroque disc would be complete without a Chaconne – here represented in all it’s grandeur from Les Indes Galantes – the orchestral highlight of the disc is the Sommeil from Dardanus. The delicacy of the playing, the colours that Kossenko coaxes from the orchestra and the deliberateness of the phrases are heart-stopping.
Rameau may have come to opera late in his career but these performances demonstrate the inventiveness and life he breathed into French baroque opera. And despite my small reservations, whether you’re an enthusiast – or someone who would more usually bypass Rameau – this disc is worth a listen.

 

NDR KULTUR (Novembre 2013)
https://www.ndr.de/kultur/klassik/kossenko101.html

Das große Theater der LiebeErst die Theorie, dann die Praxis – das dachte sich offenbar Jean-Philippe Rameau. Er war bereits 50 Jahre alt, als er 1733 seine erste Oper herausbrachte. Zuvor hatte er sich besonders als Musiktheoretiker einen Namen gemacht. Nach dem ersten Bühnenerfolg legte Rameau in rascher Folge mehr als 20 Opern nach. Der französische Rameau-Spezialist Alexis Kossenko hat Extrakte aus diesen Opern zu einem eigenen kleinen Werk zusammengestellt – unter dem Titel “Das große Theater der Liebe”.

Emotionaler Wirrwarr. Die Windmaschine faucht, das Donnerblech dröhnt, und das Orchester rast. Mit viel Sinn für Theaterzauber und für die Klangwelt von Jean-Philippe Rameau feiert der Dirigent Alexis Kossenko mit seinen Musikern einen oft unterschätzten Opernmagier.
“Das große Theater der Liebe” – der Titel von Kossenkos Rameau-Auswahl klingt erstmal recht allgemein, würde er doch zu fast allen Opernkomponisten und deren Arbeiten passen. Doch die Betonung liegt wirklich auf “großes Theater”. Die extremen Gefühle werden dramatisch ausgekostet, vom ersten Aufkeimen der Liebe über verliebte Hochstimmung, über die schrecklich-schöne Qual der Ungewissheit und der Sehnsucht bis hin zur Eifersucht und einem Liebeskummer, der nur durch Selbstmord zu befrieden ist. Wie unter einem Mikroskop erlebt man alle Facetten des emotionalen Wirrwarrs.

Kossenko ist nicht nur Dirigent und Flötist, sondern auch Musikwissenschaftler. So hat er Rameaus bekannte wie unbekannte Opern durchstöbert. Fündig wurde er etwa in Rameaus Erstling “Hippolyte et Aricie”, auch in “Castor et Pollux”. Und aus der beliebten Ballett-Oper “Les indes galantes” stammen gleich mehrere Nummern – vielleicht weil dieses Stück auch wie eine Collage konstruiert ist, die auf Ausflügen in exotische Länder das Liebesthema beleuchtet.
Einer der Höhepunkte ist das Terzett aus dem dritten Akt: Das Inkamädchen Phani verweigert sich dem Liebeswerben eines Sonnenpriesters, weil sie einen spanischen Offizier liebt. Der Priester stürzt sich daraufhin in den Krater eines Vulkans.

Kurzweiliges Hörerlebnis
. Mit sicherem Gespür hat Kossenko schon vor Jahren angefangen, für dieses Rameau-Programm die Mitwirkenden zu rekrutieren. Neben seinem eigenen ausdrucksstarken Alte Musik-Ensemble Les Ambassadeurs garantiert die Sopranistin Sabine Devieilhe ein kurzweiliges Hörerlebnis. Die junge Französin lernte Kossenko bereits am Pariser Konservatorium kennen und steckte sie mit seiner Rameau-Leidenschaft an. Devieilhe versteht es, mit ihrem hell schimmernden, wandlungsfähigen Sopran leichthändig zwischen der pathetischen Pose der Tragödin und dem Lachen der Komödiantin auch stimmlich hin und her zu springen.
Kossenkos “Großes Theater der Liebe” ist ein appetitanregender Vorgeschmack auf das Jahr 2014, wenn die Musikwelt Rameaus 250. Todestag feiert.
Dagmar Penzlin

 

PIZZICATO (Décembre 2013)
https://www.pizzicato.lu/ein-fest-fur-rameau/

Einen Reigen wundervoller Rameau-Melodien bieten Sabine Devieilhe und ‘Les Ambassadeurs’ auf dieser CD an. Das reicht von ‘Les Indes Galantes’ über ‘Pygmalion’, ‘Les Paladins’, ‘Naïs’, ‘Les Boréades’, ‘Hippolyte et Aricie’, ‘Anacréon’, ‘Dardanus’, ‘Castor et Pollux’, ‘Les fêtes d’Hébé’ und ‘Platée’ bis zu ‘Zoroastre’ und ‘Zaïs’.
Die junge französische Koloratursopranistin besticht durch eine agile Stimme, die virtuos wie lyrisch sein kann und vor allem durch einen ausgeprägten Sinn für den gesungenen Text und dessen dramatische Bedeutung angenehm auffällt. Die Sängerin, die Cello und Musikwissenschaften studierte, ehe sie sich dem Gesang zuwendete, singt überaus engagiert und ausdrucksvoll, ohne jemals zu übertreiben, was ihre Stilsicherheit und ihre Intelligenz unterstreicht.
Dem Stimmjuwel entspricht die Klangqualität des Ensembles ‘Les Ambassadeurs’, das der Flötist Alexis Kossenko 2010 gegründet hat.